Comment aider un proche atteint d'Alzheimer ou d'une maladie de la mémoire ?

Si la recherche ne cesse d’avancer en ce domaine, il n’existe encore à ce jour aucun traitement capable de guérir la maladie d’Alzheimer. Seul un diagnostic précoce permet de ne pas être contraint d’agir dans l’urgence, d’anticiper son évolution pour mieux la freiner et de mettre en place, en amont, les mesures les plus appropriées.

Par peur du diagnostic, les proches – tout comme la personne malade – ont souvent tendance à nier l’évidence et à mettre sur le compte de l’âge ou de la fatigue des symptômes qui devraient pourtant les alerter. Mais  tous les spécialistes le disent : le seul moyen de minimiser les effets de la maladie, c’est de la prendre en charge le plus tôt possible. 

Il est donc particulièrement important de savoir détecter les premiers signes et de consulter au plus tôt. Ces signes résultent peut-être d’une toute autre cause ou d’un processus normal de  vieillissement. Tout le monde sera alors rassuré, mais, dans le doute, mieux vaut s’en assurer pour pouvoir agir, si besoin, le plus rapidement possible.

La maladie d’Alzheimer et maladies apparentées
La maladie d’Alzheimer est une affection neurodégénérative du cerveau qui altère les facultés cognitives de la personne. Elle est évolutive dans le temps et se manifeste de façon différente pour chaque patient. 
Les traitements existants ne sont pas curatifs, et s’ils ne peuvent empêcher l’évolution de la maladie, ils parviennent toutefois à la ralentir et à en atténuer les symptômes.

Savoir reconnaître les premiers signes d’Alzheimer

  • Pertes de mémoire

    C’est le premier signe d’alerte : la personne malade oublie les événements récents (la mémoire des évènements anciens reste intacte), répète plusieurs fois la même question, laisse sa voiture sur le parking et rentre à pied, achète plusieurs fois le même produit, ne sait plus qui elle vient de rencontrer ou ce qu’elle vient de faire, ne se souvient pas où elle a rangé un objet important et est incapable de faire le raisonnement inverse pour le retrouver.

    Attention, des troubles de la mémoire ne signifient pas systématiquement qu’on est atteint de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre maladie apparentée, consultez toujours un médecin avant de tirer des conclusions.
  • Troubles du langage

    La personne cherche ses mots ou les remplace par un autre (truc, machin…), à des difficultés à suivre le fil de la conversation ou s’arrête en plein milieu.

    À terme, la lecture et l’écriture aussi sont perturbées.
  • Difficulté à raisonner et à se concentrer

    La personne a de plus en plus de mal à résoudre des problèmes ou à effectuer des activités demandant de l’attention : suivre une recette de cuisine, les règles de jeu, conduire, préparer un voyage, gérer le budget du foyer, etc. L’utilisation d’appareils ménagers ou d’objets du quotidien devient problématique.
  • La désorientation et la confusion spatio-temporelle

    L’oubli du jour de la semaine, de la notion du temps qui passe ou de l’endroit où l’on se trouve est fréquent chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer
  • Changements d’humeur et de la personnalité

    Humeur changeante, agressivité, euphorie, dépression, désinhibition… La maladie de la mémoire peut entraîner des modifications du comportement.

Que faire et où s’adresser ?

Dans la plupart des cas, la personne malade va minimiser les symptômes ou les cacher à son entourage. Parfois, elle oublie tout simplement qu’elle oublie.  C’est aux proches d’être vigilants sur des faits qui peuvent sembler anodins. Soyez attentif sans être intrusif : ne posez une foule de questions, mais observez. Si les symptômes sont fréquents et nombreux alors, il convient dans un premier temps d’en parler au médecin traitant ou au gériatre.

Vivre avec un proche malade d’Alzheimer

D’une manière générale, il faut lui rendre la vie la plus facile possible.

Mieux communiquer avec et comprendre un proche malade d’Alzheimer

Les maladies de mémoire altèrent les facultés à appréhender l’environnement, à utiliser et comprendre le langage, à exprimer ses émotions… Toutefois, il est important d’aider votre proche malade à maintenir ses capacités de communication. Vous pouvez le faire en adaptant l’environnement de manière à le rendre propice à l’échange :

  • Assurez-vous que votre proche entend bien : un appareillage auditif est parfois nécessaire.
  • Évitez les distractions comme la télévision ou la radio, car la maladie engendre des troubles de l’attention.
  • Attirez son attention en lui parlant en face et au même niveau, captez son regard, prenez-lui doucement la main ou touchez-lui l’avant-bras.
  • Soyez vigilant à votre langage non verbal (visage crispé, regard sévère, ton agacé, etc.). Souriez ! Votre proche aime voir qu’il vous est toujours agréable de parler avec lui : il reste très habile à comprendre le langage non verbal et perçoit très bien – et pour longtemps – vos émotions.

La maladie complique sa compréhension du langage verbal, mais vous pouvez lui faciliter la tâche si :

  • Vous ne lui donnez qu’une consigne à la fois.
  • Vous lui parlez avec des phrases simples et courtes.
  • Vous rendez le dialogue le plus concret possible en montrant un objet, ou en associant des gestes à la parole. Ces indices sont précieux à la compréhension.
  • Vous utilisez des questions fermées ou bien limitez le choix à 2 propositions. Par exemple, ne demandez pas à votre proche ce qu’il veut manger, mais s’il veut manger tel plat (ou donnez- lui le choix entre 2 plats).
  • Laissez-lui le temps d’intégrer les informations et de vous répondre : il lui faut maintenant plus de temps pour comprendre et agir.
  • S’il ne trouve pas ses mots, vous pouvez lui faire des propositions. Dans certains cas, il lui est plus facile d’agir lorsqu’on induit une action plutôt que de la demander sur consigne orale. Ainsi, votre proche sera capable de mettre son pull si vous lui présentez, mais pas forcément si vous lui demandez de mettre un pull.

Les attitudes à adopter avec un malade d’Alzheimer

Dans tous les cas, ne restez pas seul face à la maladie. Faites-vous aider par des professionnels qui pourront apporter des conseils à votre situation particulière. Les ESA (Équipes Spécialisées Alzheimer) sur prescription médicale, peuvent vous aider à comprendre la maladie de votre proche, à décrypter ses difficultés, et apprendre à les contourner pour vous permettre de l’aider à maintenir une autonomie maximale possible dans son milieu de vie.

Aider un proche malade d’Alzheimer : se préserver avant tout

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Vivre avec ou aider au quotidien une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peut vite être épuisant physiquement et psychologiquement.

Négliger sa propre santé, ne pas s’accorder de période de répit, nuit à l’aidant et au malade lui-même.

De nombreux dispositifs existent pour vous permettre de prendre un peu de repos, vous changer les idées et poursuivre votre propre vie sociale pour revenir en pleine forme et ragaillardi(e) auprès de votre proche malade.

Des associations pour vous aider

Il existe des associations dans l’Eure qui vont vous aider à prendre soin de votre proche malade et de vous-même.

L’association France Alzheimer 27

Elle propose un accompagnement des familles et des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée.
Les permanences ont lieu dans ses locaux le lundi de 14h à 19h et le vendredi de 9h à 13h ou sur rendez-vous, si besoin.
Elle propose également une halte détente, des sessions de formation pour les aidants et des actions de convivialité (sorties culturelles, restaurant…).

Le deuil blanc : quand l’être aimé est encore vie mais plus vraiment là …

Le deuil blanc : quand l’être aimé est encore vie mais plus vraiment là …

Constater, jour après jour, l’altération progressive des capacités d’un être cher, voir ses fonctions cognitives, affectives et mémorielles, se dégrader, affecte forcément celui qui vit avec lui ou l’aide au quotidien. On parle de deuil blanc : celui que l’on fait d’une personne physiquement présente mais mentalement et affectivement absente. Ce deuil blanc peut durer des années. A chaque étape de la maladie, l’aidant passera par des émotions successives : le choc de l’annonce de la maladie, le déni, la tristesse, la colère, l’anxiété, l’ambivalence, la culpabilité, le sur investissement dans l’accompagnement ou au contraire le délaissement. Il lui faudra accepter de dire au revoir à la personne connue qui n’existe plus vraiment et considérer, non pas ce qu’elle ne peut plus faire, mais ce qu’elle est encore en capacité de réaliser pour entamer avec elle de nouvelles relations. L’important est de rester en contact avec ses parents et amis, de leur confier ses sentiments et de solliciter leur soutien ainsi que celui des associations spécialisées et des professionnels.
Accepter l'aide des professionnels.