La tentation d'inverser les rôles :
préserver la place de chacun dans la famille

Fragilisé par la maladie et/ou le grand âge, notre proche garde toute son identité et sa place dans l’histoire familiale : lorsqu’on éprouve le sentiment d’endosser le rôle de parent auprès de lui, le risque de l’infantiliser devient réel et finir par être prégnant.

Mais l’inquiétude des enfants pour leurs parents est une réalité complètement compréhensible. De même, l’époux, qui voit sa relation de couple bouleversée par l’apparition de la dépendance de son conjoint, sait que la vie intime et sa relation à l’autre vont irrémédiablement changer.

Comment rester ce que nous sommes lorsqu’on devient aidant d’un proche ? Rester l’époux, l’épouse ou l’enfant et, malgré tout, soutenir nos parents, nos conjoints, nos frères, nos sœurs ?

Endosser un rôle de « parent » envers le proche malade revient à calquer sa relation sur celle qui lie le parent à l’enfant. 

Mais ce proche est un adulte, que l’on doit certes soutenir, mais dont l’éducation est faite. Se laisser aller vers ce choix de relation revient à s’exposer psychologiquement et à être « corvéable à merci » puisque le parent est responsable 24h/24, et en tout, de son enfant.

Ouvrir le dialogue avec le proche

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Certains sujets doivent pourtant parfois être abordés : la conduite en voiture potentiellement dangereuse, les achats inconsidérés, une mauvaise alimentation…

Tout cela sont des sujets d’inquiétude récurrents pour les proches. La manière de les aborder avec eux est à chaque fois singulière : elle résulte de l’histoire familiale et de la communication qui existaient avant l’arrivée de la maladie ou de la diminution des capacités. Il n’existe pas de «bonnes manières» de procéder : votre façon d’aborder les choses est sans doute la bonne. Si vous avez un doute sur le sujet :

Mais Il arrive que le comportement de votre proche le mette réellement en danger et qu’une intervention s’impose, si le dialogue et la négociation n’ont pas porté leurs fruits. Posez-vous la question de savoir si vous pouvez assumer de contraindre votre proche. Si la réponse est « non », alors faites appel aux professionnels à même de vous aider.

Rester en contact avec sa famille et ses proches

Devenir l’aidant de son parent implique de grands changements dans les rapports familiaux, tout le système familial et la place de chaque membre peuvent être remis en question. Cela peut mener à de la culpabilité, de la jalousie, du ressentiment envers d’autres membres ou proches qui restent à distance ou ne veulent pas s’impliquer.

Vous n’êtes pas forcément le seul proche de la personne en perte d’autonomie, il faut ouvrir le dialogue avec les autres membres de la famille, faire comprendre la charge qui vous incombe et vos difficultés.

Si vous n’avez pas cette possibilité, tournez-vous vers le CLIC le plus proche pour obtenir de l’aide, des conseils et de l’assistance. Vous pouvez aussi rencontrer d’autres aidants autour de vous pour échanger et obtenir du soutien, l’Eure des Aidants est par exemple un bon moyen de trouver de l’aide.